Israël seule cible des reproches de l’ONU en matière de violation des droits des femmes

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Munir Akram (am Podium und auf Bildschirmen), Präsident des Wirtschafts- und Sozialrats (ECOSOC) und Bevollmächtigter Pakistans bei den Vereinten Nationen. Foto UN Photo/Manuel Elías
Munir Akram (am Podium und auf Bildschirmen), Präsident des Wirtschafts- und Sozialrats (ECOSOC) und Bevollmächtigter Pakistans bei den Vereinten Nationen. Foto UN Photo/Manuel Elías
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La République islamique d’Iran, l’Arabie saoudite, le Pakistan et le Belarus font partie des membres du Conseil économique et social des Nations Unies, l’un des organes principaux de l’organisation internationale, qui a voté ce 14 septembre une résolution stigmatisant Israël, l’accusant d’être le seul pays au monde à avoir prétendument violé les droits des femmes.

L’an dernier, les Pays-Bas avait voté pour cette même résolution anti-israëlienne, mais suite à l’action de UN Watch, des députés néerlandais ont protesté au parlement et le pays a voté abstention.

Dans la résolution de l’ECOSOC adoptée par 43 voix contre 3, avec 8 abstentions (voir la répartition ci-dessous), l’État juif est accusé d’être un “obstacle majeur” pour les femmes palestiniennes “en ce qui concerne l’exercice de leurs droits, l’amélioration de leur condition, leur autonomisation et leur participation au développement de leur société”.

Le Conseil a déclaré que “les femmes et les filles” subissent les répercussions des “violations systématiques des droits de l’Homme qu’Israël, Puissance occupante, continue de commettre”.

Dans son préambule, la résolution fait référence à la “violence, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, qui s’exerce contre les femmes et les filles à travers le monde” et à la nécessité d'”éliminer de la sphère publique et de la sphère privée toutes les formes de violence dont les femmes et les filles sont victimes dans toutes les régions du monde”, mais Israël est le seul pays à faire l’objet de critiques.

Cuba, la Syrie, la Corée du Nord et le Venezuela font partie des pays qui ont parrainé la résolution via le Groupe des 77, un bloc aujourd’hui composé de 134 États, et représenté cette année par la Guyane.

Sur les 20 points de l’agenda 2020 du Conseil économique et social des Nations Unies, un seul visait un pays en particulier, le point 16 contre Israël. Tous les autres points concernent des sujets globaux tels que l’aide et les secours en cas de catastrophes ou l’utilisation de la science et de la technologie au service du développement.

La résolution ferme les yeux sur la manière dont les droits des femmes palestiniennes sont affectés par leurs propres autorités gouvernementales, l’Autorité Palestinienne et le Hamas. Elle ne critique ni ne mentionne les discriminations dont les femmes et les filles sont victimes au sein de la société palestinienne patriarcale. Au contraire, la résolution fait l’éloge de ce qu’elle appelle les ” initiatives de nature législative ou administrative ou en matière de sécurité visant à faire progresser les droits des femmes “.

“La session 2020 d’ECOSOC a ignoré les pires auteurs de violations des droits des femmes dans le monde, et n’a adopté aucune résolution sur la situation des femmes au Yémen, en Irak, au Pakistan, en Syrie, en République Démocratique du Congo, en Iran, au Tchad ou en Arabie Saoudite, tous classés parmi les dix pires pays dans le Rapport 2020 du World Economic Forum sur les inégalités entre les sexes,” a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch.

Neuer a condamné le “détournement” de l’ECOSOC par ses membres vers un organe dont le but est de cibler Israël. “Alors que l’Iran emprisonne des militants des droits de la femme comme Nasrin Sotudeh et Narges Mohammedi, que l’Arabie Saoudite emprisonne et torture de nombreux militants des droits de la femme, que le Pakistan détient le record mondial du nombre de crimes d’honneur par habitant documentés et estimés, et que la Biélorussie s’en prend physiquement aux femmes qui manifestent dans les rues, c’est d’une absurdité sans nom que ces régimes misogynes désignent Israël, seul au monde, comme violateur présumé des droits de la femme”, a déclaré Neuer.

“Nous sommes également déçus par les autres pays qui se sont joints aux chacals pour faire de l’État juif un bouc émissaire, notamment la France, l’Espagne, l’Irlande, le Japon, la Lettonie, le Luxembourg, le Mexique, la Norvège et l’Uruguay”.

Peu après l’adoption du texte, l’ECOSOC a condamné Israël dans une deuxième résolution pour avoir prétendument violé les droits économiques et sociaux des Palestiniens.

La discussion des résolutions a suivi la présentation d’un rapport biaisé en juillet par Tarik Alami, représentant de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale basée à Beyrouth, l’organe régional des Nations Unies pour le Moyen-Orient qui comprend 18 États arabes, mais pas Israël.

Les résultats du vote des Nations unies qui fustige Israël sur les droits des femmes :

43 OUI : Angola, Arménie, Bangladesh, Belarus, Bénin, Botswana, Chine, Colombie, Congo, Equateur, Egypte, El Salvador, Ethiopie, Finlande, France, Gabon, Ghana, Inde, Iran, Irlande, Japon, Kenya, Lettonie, Luxembourg, Malawi, Mali, Malte, Maroc, Mexique, Nicaragua, Norvège, Pakistan, Panama, Paraguay, Philippines, Corée du Sud, Russie, Espagne, Soudan, Thaïlande, Turkménistan, Uruguay

3 NON : États-Unis, Canada, Australie

8 ABSTENTION : Brésil, Allemagne, Jamaïque, Monténégro, Pays-Bas, Suisse, Togo, Ukraine