Fraude massive sur les “droits de l’homme”

0
Foto UN/Flash 90
Foto UN/Flash 90
Lesezeit: 6 Minuten

Israël semble avoir des difficultés croissantes à combattre les méthodes de guerre asymétrique du Hamas. Ce sont fréquemment des enfants qui lancent les ballons incendiaires de Gaza qui vont répandre le feu en Israël. Parfois ces ballons transportent même des explosifs. Le Hamas utilisent des hôpitaux et des ambulances pour atteindre des objectifs militaires ou terroristes. Ces pratiques hors-la-loi rendent difficiles pour Israël de répliquer sans risquer d’enfreindre les lois relatives aux droits de l’homme. Au cours de diverses campagnes de Tsahal, le Hamas a employé des boucliers humains pour couvrir ses activités terroristes.

 

Par Manfred Gerstenfeld

En suivant scrupuleusement les règles humanitaires, Israël combat avec une main liée derrière le dos, contre des organisations terroristes guidés par des objectifs génocidaires. Cela ne peut demeurer raisonnable que tant qu’il vainc les terroristes de façon cuisante. Protégé par les lois humanitaires, le Hamas peut continuer d’améliorer toujours plus les techniques de mode de guerre asymétrique. Les dommages infligés par le Hamas excèdent depuis trop longtemps ce que beaucoup d’Israéliens peuvent considérer comme “raisonnables”.

Au fil des années, une fausse aura d’humanité et de décence a entouré les organisations des droits de l’homme. Une première mesure qu’Israël doit prendre, s’il veut changer sa politique dans le combat contre les méthodes asymétriques de guerre, doit en passer par une profonde analyse de la communauté des droits de l’homme. Cela devrait comprendre une exposition détaillée de ceux exerçant dans la sphère des droits de l’homme et qui, à des degrés divers, se caractérisent par leur perversion.

Une étude détaillée devrait calibrer les organismes des droits de l’homme selon une échelle allant de l’authenticité à la perversité.

Au sommet de la liste de ceux classés comme particulièrement malfaisants, on devrait trouver le Consei ldes Droits de l’Homme de l’ONU (UNHRC). Beaucoup de ses états-membres sont des dictatures. Hillel Neuer, le directeur exécutif d’UN Watch, l’a résumé ainsi : “Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, situé à Genève, a un point permanent d’ordre du jour dirigé contre Israël.

Israël est l’unique pays pris spécifiquement pour cible à chaque assemblée. Pas même des violateurs majeurs des droits de l’homme, comme la Chine, Cuba, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, le Soudan, la Syrie ou le Zimbabwe ne font l’objet d’un tel traitement. Le gouvernement israélien, les médias israéliens et les amis d’Israël devraient commencer par désigner cet organisme comme l’UNHRD : les Déformateurs des Droits de l’Homme de l’ONU. Si c’est répété de façon constante, cette expression finira lentement par s’insinuer dans le domaine public. 

On trouve à profusion des aberrations concernant les sujets de critique d’Israël, de la part de l’un des plus gros organismes des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW). Même son fondateur, le regretté Robert L. Bernstein, a écrit dans le Washington Post : “De façon la plus choquante, les groupes censés représentés les Droits de l’Homme sont devenus des complices involontaires des Nations Unies, puisque presque tous les groupes dominants des droits de l’homme ont ignoré les discours de haine et les appels au génocide, non seulement contre Israël, mais contre tous les Juifs“. Berstein faisait observer spécifiquement, que : “Human Rights Watch, que j’ai fondé il y a 33 ans, continue d’attaquer beaucoup des mesures défensives déployées par Israël, alors qu’il ne dit rien contre les discours d’incitation à la haine et au génocide“.

NGO Monitor, qui relève les abus contre Israël et les Juifs, de la part des organisations humanitaires, a aussi listé des exemples d’antisémitisme, de la part d’une organisation de premier plan des droits de l’homme, Amnesty International.

La conférence mondiale de l’ONU contre le Racisme de Durban, en 2001, en Afrique du Sud, a constitué un exemple international de rassemblement de haine anti-israélienne parrainé par l’ONU. Edwin Black a publié, de manière approfondie, le financement des groupes diffuseurs de haine anti-israélienne par la fondation Ford. Il a démontré comment elle a donné plus d’un million de $ au Comité Palestinien pour la Protection des Droits de l’Homme et de l’Environnement (LAW), qui a été un des principaux organisateurs de l’intensification de la campagne de haine à Durban. Black souligne que l’organisme caritatif hollandais Cordaid et le Grand Duché du Luxembourg sont d’autres financiers centraux de LAW. Cette ONG a été accusée d’escroquer ses donateurs et a, visiblement, dû fermer la boutique quelques années plus tard.

Ce qui est vrai pour les ONG estampillés “Droits de l’Homme” est tout aussi valable concernant  la façon dont les juristes et tribunaux internationaux distordent les droits de l’homme universels. L’avocat international Meir Rosenne, ancien Ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis et en France, déclarait : “Il existe deux sortes de droit international. L’un s’applique à Israël, l’autre à tous les autres Etats. On le remarque tout particulièrement quand on observe la façon dont Israël est traité devant les Institutions Internationales…”.

Pour en citer un exemple édifiant, Rosenne avait mentionné l’avis du Conseil de la Cour Internationale de Justice, en 2004, au sujet de la barrière de sécurité israélienne. “Dans son jugement, la Cour Pénale de La Haye a décidé que le droit inhérent d’auto-défense ne prévaut que si on est confronté par un autre Etat. Si c’était vrai, cela voudrait dire que, quoi que les Etats-Unis entreprennent contre Al Qaïda, c’est, de toutes les façons possibles, totalement illégal! On ne peut, en effet, considérer que cela tomberait sous le coup de l’article 51 de la Charte des Nations Unies, parce qu’Al Qaïda n’est pas un “Etat“.

On trouve un exemple extrême de conjugaison des effets voulus par un organisme perverti des droits de l’homme et de loi internationale faussée par des juristes internationaux malveillants, lors de la Commission Goldstone. L’UNHRC avait donné à cette commission un mandat orienté, de façon à n’enquêter que sur les actions d’Israël, mais pas sur les exactions des terroristes du Hamas. En acceptant cette assignation, Goldstone et les membres de sa commission ont défendu exactement tout ce que des magistrats internationaux ne devraient jamais défendre. Sa rectification ultérieure très partiale des conclusions de la commission, des années plus tard, n’a en aucun cas, changé cet état de faits.

L’ancien ministre de la Justice canadien, Irwin Cotler, a désigné la mission Goldstone comme “entâchée dans ses fondements”. Le professeur de Droit d’Harvard, Alan Dershowitz, a intitulé son essai de 50 pages : “Le Dossier contre le Rapport Goldstone, une étude sur des déformations flagrantes“.

Au regard cde la fausse image de bienveillance qu’on porte sur les organisations des droits de l’homme et le droit international sur les droits de l’homme, il est désagréable pour Israël de se retrouver leader en matière de propagation d’abus. Cependant, bien qu’Israël  soit à l’avant-garde de bien des attaques falsificatrices, il n’a pas d’autre choix que de poursuivre sa voie, du fait de ce que pourrait devenir ses besoins stratégiques.

Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme. Adaptation: Marc Brzustowski. Première publication par Jforum.fr